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Interventions à éviter et à privilégier

Il est tout à fait normal pour les parents de s’inquiéter et de s’interroger sur le comportement de son enfant lorsqu’il atteint l’âge de l’adolescence. Il est possible de se sentir impuissant et déstabilisé devant les changements qui s’opèrent chez notre ado. À cet âge, il élabore sa propre perspective de la vie et remet en question les valeurs qu’on lui a inculquées. Il a besoin d’aller vérifier par lui-même si ce qu’on lui a appris est vrai. Il cherche à se différencier et se forge sa propre identité.

Vous savez quoi? C’est tout à fait normal et sain, même si cela peut vous paraître difficile. Étant donnée la quantité de changements qui s’opèrent pendant cette période, il devient plus laborieux de distinguer ce qui appartient au développement normal de ce qui peut devenir problématique. L’une des craintes exprimées par les parents est reliée au développement de certaines habitudes de consommation chez leurs enfants.

Or, les indices de consommations sont parfois difficilement repérables. En cas de doute, voici les interventions à éviter ainsi que celles à privilégier.

Interventions
à éviter

  • Les interventions intrusives;
  • La lecture du journal intime;
  • Les fouilles ou l’écoute de conversations téléphoniques;
  • La lecture de messages textes ou de conversations Web;

Ces interventions contribueront à la perte de la confiance mutuelle et rendront plus difficile la communication entre vous et votre enfant. Le respect de son intimité est essentiel. De plus, il peut toujours nier les renseignements que vous avez obtenus et dire qu’il s’agissait d’un fantasme d’écriture, de l’histoire d’un de ses amis ou même d’un test en ce qui a trait à votre discrétion.

Enquête
auprès des amis

Le groupe d’amis de votre adolescent est essentiel pour lui. C’est auprès d’eux qu’il tentera de façonner son identité. Intervenir auprès de ses amis pourrait certainement le faire réagir avec vigueur et colère. Il sera également très blessé par le manque de confiance que vous avez à son égard et vous reprochera votre intrusion, tout en vivant celle-ci comme une trahison. Ce type d’intervention aura un impact négatif tant sur votre relation que sur celle qu’il entretient avec ses pairs. Elle entraînera une perte de confiance en vous, en plus de perdre l’estime de ses camarades.

Interventions
à privilégier

Dans la mesure où la consommation de votre enfant vous inquiète, voici quelques recommandations qui vous permettront d’aborder le sujet :

  • Privilégiez d’intervenir lorsqu’il sera à jeun et lorsque le contexte s’y prêtera. Le concept du « bon moment » s’applique aussi pour les parents. Sachez que votre état d’esprit influencera pour beaucoup le déroulement de la conversation. Prenez du recul, soyez calme et cherchez à comprendre ce qui se passe plutôt que de tenter de le coincer.

  • Engagez-vous dans une discussion ouverte en tentant de découvrir ce qui a amené ce comportement. Posez des questions du type : « Est-ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas? »

  • Durant la discussion, tentez de témoigner à votre ado de ses forces et de ses compétences afin qu’il demeure ouvert. Cela peut être un bon moment pour souligner ses bons coups.

  • Soulevez les inconvénients que vous percevez et amenez-le à identifier ce que ces nouvelles habitudes lui apportent ainsi que les conséquences qui peuvent survenir.

  • Dans le cas où il arrive à identifier ce que cela lui apporte, évaluez ensemble les moments où il a pu répondre à ce besoin en dehors de la consommation. Vous pouvez faire équipe dans la recherche de solution. Sachez que ce n’est pas parce qu’il n’a pas de réponse tout de suite qu’il n’y a pas de processus de réflexion d’enclenché.

  • N’hésitez pas à consulter une intervenante au besoin, et ce, avant même d’avoir ce genre de discussion. Cette dernière pourrait vous donner de plus amples informations sur les risques associés aux différentes substances. Vous pourrez alors transmettre cette information à votre tour lors de cette discussion avec votre enfant.

  • Prenez du recul et tentez de gérer vos émotions;
  • Attendez qu’il soit à jeun avant d’entreprendre la conversation;
  • Assurez-vous d’avoir l’information juste sur les effets et risques des différentes substances;
  • Transmettez-lui l’information recueillie afin qu’il puisse se faire sa propre idée sur les risques et méfaits entourant sa consommation;
  • Partagez-lui vos craintes ainsi que vos peurs en utilisant le « je »;
  • Écoutez-le sans le juger et sans lui faire la morale;
  • Essayez de comprendre ce qu’il vit au lieu de vous centrer seulement sur ce qu’il fait;
  • Suggérez-lui d’en parler à un professionnel si vous le jugez pertinent (intervenant en prévention des toxicomanies, travailleur social, éducateur, etc.).